Tandis que le référendum en Crimée, dimanche, annonce un nouveau pic de tension, Français et Allemands rejettent l'idée d'une aide financière à l'Ukraine ansi que son entrée dans l'Union européenne, même si des points de vue différents s'expriment de part et d'autre du Rhin sur ces questions. Un sondage Ifop pour Le Figaro* montre que si les Français et les Allemands sont majoritairement opposés à secourir financièrement l'Ukraine, cette hostilité est plus grande en France (64%) qu'en Allemagne (57%) où le souci du voisinage oriental est traditionnellement plus marqué.
Cette forte sensibilité de l'opinion allemande à la situation en Ukraine transparaît également lorsqu'on l'interroge sur une adhésion de ce pays à l'Union européenne. Français et Allemands y sont défavorables mais les premiers le sont nettement plus que les seconds (71% contre 62%). Si dans les deux pays, la perspective de voir Kiev rejoindre l'UE est minoritaire, la «cote» de l'Ukraine apparaît toutefois meilleure que celle de la Turquie, notamment en Allemagne (38% contre 28% d'opinion favorable). En France, l'adhésion de la Turquie à l'UE n'était approuvée que par 17% des personnes interrogées, en janvier 2014, contre 29% pour l'Ukraine (mars 2014).
Un clivage partisan
Le tropisme différent des deux peuples, français et allemand, s'observe également à travers une question sur l'aide à la Grèce en 2010. Les Français y étaient à l'époque plus favorables (66% en mai 2010) que pour l'Ukraine (36%). L'Allemagne a connu une évolution inverse: l'aide à la Grèce était nettement plus impopulaire (76% de «non») que ne l'est aujourd'hui l'idée d'un soutien à l'Ukraine (57% de «non»).
http://www.lefigaro.fr/international/2014/03/14/01003-20140314ARTFIG00358-francais-et-allemands-hostiles-a-l-entree-de-l-ukraine-dans-l-ue.php